La distillation à la vapeur des huiles essentielles – Episode n°2 : Des matières premières précieuses ayant, chacune, ses spécificités de traitement

Rose, iris, bergamote, vétiver, ylang ylang, aquilaria… : chaque matière naturelle est unique en son genre. Et, chacune possède ses propres particularités lorsqu’il s’agit d’en obtenir les essences précieuses.

En évoquant les huiles essentielles, c’est le procédé de distillation à la vapeur qui vient à l’esprit. Ce procédé, qui consiste à utiliser la vapeur d’eau comme véhicule pour entrainer les essences volatiles contenues dans les matières naturelles, connait de nombreuses variations selon la typologie de la matière à traiter. Parfois même, l’huile essentielle se passe de vapeur, comme c’est le cas pour de nombreux agrumes dont fait partie la bergamote. L’essence du fruit du bergamotier est ainsi obtenue par expression à froid des écorces de fruits. Celles-ci contiennent les vésicules riches en huile essentielle qui est libérée par simple action mécanique.

Quant à l’emblématique rose de Damas, son parfum raffiné est à l’image de sa fleur délicate : celle-ci nécessite d’être baignée dans un bain d’eau en ébullition pour abandonner ses essences aux vapeurs d’eau ainsi créées. L’iris, quant à lui, demande un traitement plus énergique : son rhizome, à partir duquel est extrait le beurre d’iris si recherché, est généralement broyé directement dans l’alambic au cours de la distillation, qui se réalise également en bain d’eau. Petite subtilité : le beurre aromatique, obtenu après condensation des vapeurs et séparation dans l’essencier, fige à température ambiante. Il requière donc une « coulée à chaud » bien maîtrisée afin d’éviter d’en abandonner une partie dans la tuyauterie.

D’autres plantes, comme l’ylang ylang connaissent également des spécificités de traitement. On recueille ainsi des fractions d’huile essentielle différentes selon la pression à laquelle va travailler l’alambic. Au cours de la distillation un gradient de pression est appliqué par pallier (de la pression atmosphérique jusqu’à 1,5 bar) afin de sortir successivement l’huile essentielle d’ylang extra puis l’huile essentielle d’ylang 1^ère, puis 2^ème et ainsi de suite – chacune ayant son propre profil aromatique bien distinct.

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